USA-Accord commercial : Trois pays africains exclus de l’AGOA

C’est bien une triste nouvelle pour l’Ethiopie, le Mali et la Guinée en ce début de l’année 2022. En effet, l’administration de Joe Biden vient d’annoncer avoir exclu ces pays du programme de préférences commerciales de l’AGOA en raison d’actions prises par chacun de leurs gouvernements en violation des statuts de cet accord.
AGOA, African Growth Opportunities Act (AGOA), Loi sur la Croissance et les Opportunités de Développement en Afrique, est une loi américaine votée et promulguée en mai 2000 par le Congrès américain, sous l’égide du Président Bill CLINTON. Cette loi permet aux pays de l’Afrique Subsaharienne d’exporter sur le marché américain sans droit de douanes. Dans le détail, l’administration Biden-Harris est profondément se dit préoccupée par le changement anticonstitutionnel des gouvernements de Guinée et du Mali.
Par ailleurs, l’administration s’inquiète des violations flagrantes des droits humains internationalement reconnus, perpétrées par le gouvernement éthiopien et d’autres parties dans le conflit qui s’étend dans le nord de l’Éthiopie. Chaque pays a des repères clairs pour une voie vers la réintégration. L’administration Biden travaillera avec leurs gouvernements pour atteindre cet objectif.
Dans le cadre de l’accord AGOA, en effet, des milliers de produits africains peuvent bénéficier de réductions de taxes à l’importation, sous réserve de conditions remplies concernant les droits de l’Homme, la bonne gouvernance et la protection des travailleurs mais aussi de n’appliquer aucune interdiction douanière pour les produits américains sur leur territoire. En 2020, 38 pays étaient éligibles à l’AGOA, selon le site internet de l’USTR (la représentation américaine au Commerce). L’accord avait été modernisé en 2015 par le Congrès américain, qui avait aussi étendu ce programme jusqu’en 2025.
D’importantes opportunités
L’AGOA, concrétisation des aspirations des États-Unis et de l’Afrique subsaharienne prévoit que le programme peut créer d’importantes opportunités pour les pays remplissant les conditions et changer fondamentalement la structure des économies bénéficiaires. Même si l’AGOA a suscité un accroissement de 500 % des exportations africaines aux États-Unis ces dix dernières années, et créé près d’1,3 million d’emplois, elle doit s’améliorer au niveau de la diversification des produits et de la modification des structures économiques africaines. C’est une nouvelle vision de la croissance économique, du développement par le commerce.
Il faut dire rappeler que les trois Etats concernés par cette mesure font face à des situations différentes dans le fond et la forme. L’Ethiopie veut pacifier son unité nationale où des rebelles sécessionnistes ont pris les armes. Tandis que le Mali, en proie aux attaques terroristes, et la Guinée sont dans la refondation de l’Etat où leurs populations demandent un accompagnement de la communauté internationale. Et une sanction ne pourra qu’aggraver la situation.
Rappelons que l’AGOA vise, entre autres, à promouvoir le commerce et les investissements entre les Etats-Unis et l’Afrique subsaharienne en accordant aux pays admis un accès exceptionnel au marché américain ; encourager le développement économique et les réformes en Afrique subsaharienne.
W.S