Mali-Politique : La junte, au pouvoir, propose une transition de trois ans dirigée par un militaire

Depuis samedi, les discussions se poursuivent entre la Cédéao et les putschistes au pouvoir à Bamako dont l’objectif est de trouver un accord pour tourner la page IBK. Les militaires, désormais maîtres à bord, proposent une transition de trois avec un militaire à la à tête.
La junte au pouvoir Mali souhaite qu’un organe de transition dirigé par un militaire soit mis en place pour une période de trois ans, et accepte que le président déchu Ibrahim Boubacar Keïta retourne à son domicile, ont indiqué dimanche soir des sources de la Cédéao et de la junte.
« La junte a affirmé qu’elle souhaite faire une transition de trois ans pour revoir les fondements de l’Etat malien. Cette transition sera dirigée par un organe présidé par un militaire, qui sera en même temps chef de l’Etat », a indiqué à l’AFP une source au sein de la délégation ouest-africaine à Bamako.
« Le gouvernement sera aussi majoritairement composé de militaires », selon la proposition de la junte, a expliqué cette source s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Selon la même source, la junte a donné son accord pour « libérer le président Keïta », qu’elle détient depuis le coup d’Etat de mardi, « qui pourra repartir à son domicile » de Bamako. « Et s’il souhaite voyager pour des soins, il n’y a pas de problème », a également indiqué la source de la Cédéao.
Quant au Premier ministre Boubou Cissé, arrêté en même temps que le président Keïta et détenu dans le camp militaire de Kati, dans la banlieue de la capitale, « nous avons obtenu de la junte qu’elle accepte qu’il soit dans une résidence sécurisée à Bamako », a ajouté ce responsable ouest-africain.
Un membre de la junte à confirmé à l’AFP « les trois ans de transition avec un président militaire et un gouvernement en majorité composé de militaires », ainsi que les décisions concernant le président Keïta et son Premier ministre.
En mars 2012, pour rappel, alors que les rebelles touareg avaient lancé une offensive majeure dans le nord du Mali, des soldats s’étaient déjà mutinés contre l’inaptitude du gouvernement à faire face à la situation et avaient chassé le président Amadou Toumani Touré.
Mais le coup d’Etat avait précipité la chute du Nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés, jusqu’à ce qu’ils en soient en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée par la France en janvier 2013, toujours en cours.
L’incapacité de l’Etat malien à contrôler de vastes parts de son territoire dans le Nord et le centre a été dénoncée pendant des mois par les opposants au président Keïta. Les putschistes ont également justifié leur intervention notamment par l’insécurité régnant dans le pays et par le manque de moyens de l’armée.
Cn avec Afp