Mali-Politique : Le plan d’action de Choguel Maïga, passé au crible du CNT, enfin adopté

Le Premier ministre de transition a répondu aux questions des membres du Conseil national de transition. Devant les représentants du parlement provisoire, Choguel Maïga a fait face aux observations des députés. Après environ 11h de débats, le nouveau plan d’action gouvernementale, proposé par le Premier ministre, vient d’être adopté au Centre international de conférence de Bamako. Malgré les doutes et la défiance exprimés tout au long de la journée, le plan d’action a été plébiscité par 102 voix pour, 2 contre et 9 abstentions
L’organisation d’élections libres et transparentes, la bonne gouvernance, la lutte contre la pauvreté, la corruption et le retour de la paix : voici les objectifs que se fixe le plan d’action défendu par le Premier Ministre Choguel Maïga.
Mais pour Mohamed Amara, enseignant-chercheur à la faculté des lettres et sciences humaines à l’Université de Bamako et chercheur au Centre Max Weber de l’Université Lyon 2, le document présenté n’est pas très différent de celui du gouvernement précédent.
« Dans le fond, on est dans la continuité de ce que l’ancien Premier ministre Moctar Ouane avait proposé. La différence se situe sur la capacité du gouvernement de Choguel Maïga à mette en place des actions concrètes par rapport à ce qu’il a présenté comme plan de sortie de crise. »
Parmi les actions de sortie de crise figure justement l’organisation, le 22 février prochain, des élections par un organe indépendant. Et c’est déjà un premier point de divergence avec quelques membres du CNT, comme le député Younoussa Touré.
« Dans notre compréhension, cet organe devait hériter des missions dévolues aux départements ministériels ainsi qu’aux autres organes spécialisés. Mais on voit ici que ces départements gardent leurs prérogatives et mêmes certains rôles comme la transmission des résultats qui revient au ministère de la Communication. Ce qu’on a voulu donc éviter me semble plutôt renforcé », explique le député.
Mohamed Amara, enseignant-chercheur à la faculté des lettres et sciences humaines à l’Université de Bamako estime « qu’aujourd’hui, ce qui pose un problème est la gestion du temps. Il ne reste que sept mois pour finir tout le travail et organiser les élections, avec notamment l’inscription sur les listes électorales. Donc tout un tas d’éléments qui nécessitent du temps et une bonne organisation », dit-il.
Les représentants de plus de six millions de Maliens de la diaspora ont par ailleurs demandé au chef du gouvernement de garantir la participation des Maliens de l’étranger au processus politique.
La diaspora malienne contribue en effet à hauteur de plus de 1.000 milliards de francs CFA par an au financement de l’économie nationale.
Sur le front sécuritaire, il est annoncé de procéder à une relecture « intelligente et consensuelle » de l’accord de paix de 2015. Une perspective qui suscite quelques réticences parmi les ex-rebelles de la CMA, signataires de cet accord.