Exécutions extrajudiciaires au Kenya : 144 personnes tuées en 2020, selon un groupe d’organisations kényanes

Quelque 144 personnes auraient été tués par la police en 2020 au Kenya, révèle un rapport de « Missing Voices », un groupe d’organisations kényanes dont la mission est de mettre fin aux disparitions forcées et aux exécutions extrajudiciaires au Kenya.
2020 est la deuxième année la plus meurtrière avec 144 exécutions extrajudiciaires, souligne ce groupe sur son site web, en soulignant que quelque 742 personnes sont mortes entre les mains de la police depuis 2007.
« Au total, 742 personnes ont été tuées ou ont disparu sans laisser de trace, des actes imputables au comportement de la police », indique le site Web, ajoutant que les tirs directs de la police représentaient 59% des décès, alors que les coups et blessures, la torture et les gaz lacrymogènes sont à l’origine des autres décès.
« Missing Voices » révèle, par ailleurs, qu’un grand nombre de décès a été enregistré depuis l’apparition de la pandémie de coronavirus avec les mesures de confinement correspondantes appliquées par la police. Les mesures comprenaient des couvre-feux, des fermetures partielles de Nairobi et des trois comtés côtiers de Mombasa, Kilifi et Kwale.
En juin dernier, l’Autorité indépendante de surveillance de la police (IPOA) avait déclaré dans un communiqué avoir reçu 87 plaintes contre la police depuis qu’elle a commencé à appliquer le couvre-feu et à renforcer les mesures de sécurité.
Les plaintes portaient sur des décès, des fusillades, du harcèlement, des agressions, des vols, des traitements inhumains et des agressions sexuelles, a indiqué l’autorité.
« Après des enquêtes préliminaires, 15 morts et 31 incidents où les victimes ont été blessées ont été directement liés aux actions des policiers pendant l’application du couvre-feu », a reconnu l’Ipoa dans un communiqué.
Yassin Hussein Moyo, un enfant de 13 ans, fait partie des statistiques. Il a été abattu sur le balcon de sa maison par la police le 31 mars, quatre jours seulement après l’application du couvre-feu, rappelle le groupe.